Elias

 

Le genre 

 

Lors de la présentation en début d’année des différents chantiers proposés aux étudiants, la thématique du genre et de sa transgression ont été évoquées lors de la présentation du partenariat avec le CHRD. Bien évidemment, ce sujet encore peu traité dans les sciences humaines et sociales et les contraintes sociales l’entourant étant très fortes, il nous a semblé difficile de l’aborder de face et sans recherches préalables. Au fil de nos consultations d'archives et de nos rencontres sur le terrain, des thèmes en lien avec le genre ont émergé et ont questionné sa place aujourd’hui comme dans les années 40. 

Tout d’abord, la question de la différence genrée entre homme et femme s’est directement posée car l’un des axes de recherche donné par le CHRD était “l’éducation des jeunes filles durant la guerre”. Nos découvertes sur l’éducation à l’hygiène ou au ménage nous ont plongés directement dans une réalité ayant en partie disparu mais dont les divisions restent visibles aujourd’hui. La vision de la femme (et en miroir celle de l’homme) portée par ces archives nous paraît caricaturale mais révèle une réalité très construite dans laquelle les catégories et la place accordée aux choses sont définies plus ou moins strictement. Même si cette catégorisation persiste de nos jours, ce qui nous a interpellés est le discours justifiant cette répartition des tâches et présente la réalité avec une grande franchise. 

La question de la transgression de ces normes s’est posée de manière moins directe mais a suscité de nombreux questionnements autour du thème de la sexualité en temps de guerre. Nos archives n’ont, bien entendu, rien laissé paraître de cette thématique mais Mme Rivé n’a pas écarté la possibilité qui nous est laissée de questionner celle-ci. Dernièrement nous avons rencontré Monsieur Michel Chomarat au sein du fond qu’il a fondé et celui-ci est disposé à discuter de l’homosexualité dans l’histoire avec l’approbation de Mme Rivé. Monsieur Chomarat semble, par exemple, très motivé par des discussions autour des pratiques homosexuelles au sein de la résistance. Mme Rivé nous a indiqué que des archives existaient sur la question mais dans sa répression. Les archives judiciaires seraient remplies de lois pénalisant l’homosexualité durant la période de Vichy. 

 

S’il est difficile de parler de sexualité avant les années 60 et d’autant plus des sexualités non normatives, il est tout de même possible de s’y pencher et de réfléchir à la perspective plus large du lien entre sexualité, genre et histoire. Ainsi, nous pensons étudier la question dans une perspective diachronique mais aussi dans l'interstice entre l’anthropologie et l’ethnohistoire.